La chute de Bachar et les leçons pour l’Afrique …
Damas vient de tomber entre les mains des rebelles. Le tout-puissant Bachar Al Assad, qui tenait le haut depuis le printemps arabe de 2011, a fui le pays selon des sources officielles.
Cependant, cette victoire des rebelles islamistes est provisoirement celle d’Israël, des États-Unis et d’une partie de l’Europe, au regard de leur rapport protectionniste envers l’État sioniste. Beaucoup de leçons peuvent être tirées de la chute de Bachar, qui constitue une nouvelle dynamique dans la région du Moyen-Orient.
Premièrement, on sait que la Syrie était le premier pays à recevoir des supplétifs de l’armée russe. Ces supplétifs ont beaucoup contribué à la récupération de nombreuses villes stratégiques et ont fait reculer les rebelles dans des villes telles qu’Alep. Maintenant, si après 12 ans de combat, coïncidant avec la guerre à haute intensité de l’Ukraine contre la Russie, des déploiements multiples de combattants russes dans de nombreux foyers de tension en Afrique et le génocide israélien à Gaza… on peut dire peut-être que la Russie a dispersé ses forces dans le monde. Et c’est pourquoi elle ne peut plus tenir tous ces fronts.
Deuxièmement, cette défaite est non seulement celle de Bachar, mais également celle de l’Iran et de la Russie. Pour cette dernière, on a compris une partie. Pour l’Iran 🇮🇷 dans ses stratégies de défense contre Israël, il utilise des proxies. Par exemple, le Hezbollah au Liban, et en Syrie, le Hamas en Palestine, les houthis et les milices chiites en Syrie. Cette capitulation de Bachar Al Assad affaiblit, ou peut-être fait disparaître, deux des proxies de l’Iran qui soutenaient le régime de Bachar.
Cette redistribution des cartes dans le Moyen-Orient risque de ne pas laisser l’Afrique indemne. Toutes les armées soutenues par des forces exogènes ou une compagnie de guerre peuvent se retrouver dans la même situation que la Syrie. En effet, plus la guerre en Ukraine dure, plus le soutien de la Russie diminue en raison de nombreux facteurs tels que le besoin d’effectifs, le coût de la logistique, et le besoin d’hommes. Par exemple, l’armée nord-coréenne, en guise de soutien, a rejoint le front ukrainien pour le compte de la Russie. Bien que cette hypothèse ne soit pas très probable, l’Afrique doit apprendre à faire face à ses ennemis face à la montée du terrorisme dans le Sahel et la rébellion dans certains coins de l’Afrique.. Car l’usure du partenaire de guerre peut mener à des situations telles que celle observée en Syrie 🇸🇾.
Mouhamed Rassoul Gueye