Le phénomène Ousmane SONKO est perçu comme une menace par le « maquis » qui cherche à tout prix à lui barrer le chemin menant à la Présidence de la République. D’aucuns mettent déjà « out » le Président Sall, ne serait-ce qu’en se basant sur ce que nous convenons d’appeler la parole d’honneur. Est-ce qu’au Sénégal, les hommes politiques connnaissent le sens de la parole donnée ?
Ne dit-on pas que les « paroles et promesses politiques n’engagent que ceux qui y croient ? »
D’autres croient que si le Président Sall quitte le navire par la grande porte, ils auront affaire à leur ennemi juré qu’ils ont négligé parce qu’ils le voyaient comme le candidat des réseaux sociaux. Ainsi, ils font du président leur candidat. Ce dernier semble valider cette demande. A sa place, qu’allons nous choisir ? Sauver la peau de nos militants ? ou bien prendre le chemin de l’honneur ?
Par ailleurs, les bénéficiaires de bourses familiales, quant à eux, pensent à la somme perçue à titre de soutien des familles vulnérables. Ce qui installe un conflit d’intérêts nous gardant dans un éternel recommencement. Quand Macky sort par la porte des grands chefs d’États et que Sonko est muselé par l’appareil judiciaire comparable à la machine à coudre de « Baay Ňambaas », qui occupera le fauteuil du père de la Nation sénégalaise ? Une Nation qui a marre de ces pratiques politiciennes. Qu’insinue Ndamal Kadjor ? Ses propos sont-ils une prière, une demande, ou encore un avertissement pour le président qui est devenu son compagnon « mburok soow » ?
Veut-il profiter de cette situation ? Le peuple est-il un arbitre conscient du jeu de ses leaders politiques ? Doit-il répéter l’histoire de 2012 ? Les promesses de nos politiciens valent-elles le sang de ces jeunes qui succombent à tous les coins et recoins des quartiers de la capitale et de toutes les villes du pays ?
Quand est-ce que nous allons offrir ce fauteuil à un père de la Nation digne de ce titre ?
Hélas ! Le choisir revient à se départir de nos liens amicaux, familiaux, partisans. Certes, l’amitié, la famille et la sympathie nous demandent d’être loyaux, bienveillants, mais pas de sacrifier l’avenir d’une postérité à l’autel de ces derniers, c’est-à-dire au nom de nos relations particulières, de surcroît nos propres intérêts. Si l’Etat a la justice, le leader du Parti les Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Éthique et la Fraternité, a la « baraka » de la jeunesse. Mais doit-il se servir de l’estime et de la sympathie de cette jeunesse pour régler certains de ses comptes avec le pouvoir ?
Nous savons que c’est une jeunesse qui se voit dans son projet politique, par contre elle mérite d’être là au lendemain de la Révolution qu’il prône.
Le candidat de l’Alliance pour la République et celui des Patriotes se disputent la candidature à la présidentielle de 2024 et se regardent en chien de faïence.
Attention ! un troisième candidat pourra profiter de ce conflit. Qui de Karim Wade, Khalifa Sall, Mimi Aminata Touré saisira l’occasion en un larron ? Sachez qu’Idrissa peut à tout moment poser sa candidature, si on se fie à son discours lors du conseil des ministres décentralisé dans son fief. En bon rhétoricien, il dissimule encore ses ambitions, mais n’oublions pas qu’il est un stratège avéré. Son malheur, pour moi, est de se croire plus malin que tout le monde.
Qu’il soit le conseil constitutionnel, la chambre criminelle, le ministère de l’intérieur et/ou de la justice, seul le peuple demeure souverain et décidera de son avenir.
(Ibn Bachir NDAO, Professeur, Chroniqueur et Auteur)