Sanctions contre le Mali : La réplique martiale de la junte
La junte au pouvoir au Mali n’entend pas se laisser dicter la conduite à tenir par la Cedeao ou une quelconque puissance étrangère. Après les sanctions décidées hier par la Cedeao, les militaires ont répliqué immédiatement à travers une déclaration lue à la télévision publique, l’Ortm. Affirmant avoir appris ‘’avec stupéfaction » les sanctions, le Colonel Assimi Goita et ses hommes condamnent ‘’énergiquement ces sanctions illégales et illégitimes’’.
« Le gouvernement du Mali regrette que ces organisations sous-régionales ouest-africaines se fassent instrumentaliser par des « puissances extra-régionales aux desseins inavoués », réplique la junte. Les militaires semblent avoir d’autant plus de mal à digérer qu’ils affirment que ces sanctions interviennent dans un contexte où le Mali fait des résultats au front contre les jihadistes ‘’ce qui n’est pas arrivé depuis plus d’une décennie’’.
En tout état de cause, la junte a décidé d’appliquer la loi du talion face à ce qu’elle considère comme une décision sans fondement communautaire. « Sur la base de la réciprocité, le Mali a décidé de rappeler ses ambassadeurs dans les pays de la Cedeao et de la fermeture de ses frontières ».
Bamako pourrait même aller plus loin en quittant carrément la Cedeao et l’Uemoa. Et les militaires le disent sans langage diplomatique. « Au regard des violations répétées des textes, principes et objectifs, de ces organisations, le gouvernement du Mali tirera toutes les conséquences et se réserve le droit de réexaminer sa participation dans ces entités ».
A propos de l’approvisionnement, le talon d’Achille du pays, la junte assure que les dispositions ont été prises ‘’par tous les moyens appropriés’’. Il dénonce ainsi ‘’le caractère inhumain’’ de ces mesures et promet une ‘’riposte’’ dans les heures à venir.
En outre, face à l’éventualité d’une intervention étrangère au Mali, le gouvernement invite la population à la vigilance et à la mobilisation. Une réaction qui indique clairement que les militaires au pouvoir ne comptent pas jouer la carte du dialogue, une fois les sanctions appliquées.