Séries sénégalaises: révélations sur les « cachets » de la honte
Notre interlocutrice de renchérir, « Le pire c’est qu’il m’arrivait de faire un seul tournage par mois. Et pas de tournage, pas de cachet car je n’avais pas de contrat de travail. Couverture maladie n’en parle même pas. » .Les semaines les plus fulls, poursuit la jeune dame, « on peut te convoquer pour une scène à 15h et te faire attendre jusqu’à 2h du matin pour seulement quelques minutes de tournage. » Or, quel que soit le lieu et l’heure des tournages, les frais de transport sont les mêmes pour tous les acteurs, selon nos informations. Ils varient entre 3000 Fcfa et 5000 Fcfa, dit-t-on
Dans ces conditions, « pour quelqu’un comme moi qui voulait se faire un peu d’argent, « jouer dans Idole a été une véritable perte de temps », regrette l’actuelle chargée de clientèle dans une grande société spécialisée dans l’offshoring à Casablanca. « J’ai tourné la page depuis mais j’ai encore beaucoup de peine pour les filles de mon âge qui se font avoir les producteurs sans scrupule ». On ne compte plus les acteurs frustrés dans le milieu du cinéma sénégalais. Les récents et multiples déballages ne font que confirmer ce triste constat. Si les jeunes débutants sont moins bavards, tout porte à croire qu’ils sont plus exposés au traitement dégradant qui semble devenir une mode dans l’industrie du divertissement.