Gaston Massaly journaliste tacle sévèrement Madiambal Diagne
Madiambal, tu as merdé, Sonko n’est pas un candidat de la Casamance
«Le sang qui coule dans nos veines est un mélange de sang sérère, toucouleur, Peul, Laobé, Congolais, Sarakollé et Sara…Dès lors, quel doit être le comportement d’un Africain conscient ? Il doit se dégager de tout préjugé ethnique et acquérir une nouvelle forme de fierté : la vanité d’être Wolof, Toucouleur, Bambara, etc…doit faire place à la fierté d’être Africain, tant qu’il est vrai que ces cloisons ethniques n’existent que par notre ignorance». L’auteur de Nations nègres et Culture ne savait si bien s’y prendre. Dans la mesure où en dépit de sa science infuse, le dernier pharaon d’Afrique ignorait, totalement, que chez lui, au pays de Senghor, un homme dénommé Madiambal Diagne, journaliste de circonstances et opérateur économique à ses heures de pointe, allait remettre en cause sa thèse «d’unité africaine» et saper le socle sur lequel, repose la Nation sénégalaise depuis des lustres. Hélas ! Ici et maintenant, j’avoue que je n’ai jamais voulu donner un point de vue (personnel) dans cette affaire qui oppose Ousmane Sonko à Adji Sarr tant que le dossier suivait son cours normal et que la justice s’en charge si bien jusqu’au procès s’il y en aura. Cependant, les dernières sorties médiatiques de quelques autorités, notamment, lors des meetings de Pikine et du Fouta, me font peur car c’est un mauvais précédent. Et ce vieux serpent de mer qui dormait en moi, commençait à bouger. Jusque-là, je me suis fait violence de ne pas réagir estimant que tous ceux qui se sont prononcés, l’ont fait…politiquement. Et c’était dans l’ordre normal des choses politiquement…correctes puisqu’un adversaire politique peut être combattu même avec des armes non conventionnelles. Erreur de ma part. Je doutais que des mercenaires de la plume pouvaient entrer dans la danse en cassant l’instrument de musique. Et tel Cheikh Anta Diop, j’ignorais que de minuscules individus étaient capables de brûler leur pays au nom de leurs intérêts. Dans ma torpeur de s’imaginer ce qui pourrait advenir à mon pays après les événements sanglants d’il y a quelques jours, c’est avec stupéfaction que je tombai des nues en lisant avec mélancolie : «Les lundis de Madiambal». D’abord, le titre Le prix de l’honneur d’un fils de Casamance m’a fait tressaillir de peur. Ensuite, les mots et termes utilisés m’ont choqués jusqu’au-dedans de moi. Et pourtant, je décidais de ne pas réagir jusque-là. Cependant, l’idée me rongeait toujours jusqu’à cette nuit de jeudi, quand j’appris que des étudiants d’ethnies différentes ou de zones géographiques opposées du pays, s’affrontaient au campus de Dakar. Là, je ne pouvais plus me retenir en ressassant les idées germée par le torchon de Madiambal. Au fond de mon âme, lui et tous ceux qui à la suite d’une affaire de viol accusent Ousmane Sonko de «séparatiste, régionaliste et djihadiste», oubliant même que c’est une affaire privée et de droit commun, auront été à l’origine de ces débordements. Je ne défends aucune partie dans ce dossier tant que la justice n’aura pas établie la vérité. Mais la région naturelle de Casamance et le Sénégal me sont si chers. Je sursaute de mon lit et m’assis vers 2 heures devant mon clavier pour pondre ce texte et alerter tous ces apprentis pyromanes qui pourraient mettre le feu au paradis…et par la faute de qui, le pays succombera.Madiambal, au-delà de Ousmane Sonko, tu as insulté mes parents, mes grands-parents, mes arrières grands-pères dans ta chronique du lundi 22 mars 2021. Tu as insulté la Casamance. Tu as tout simplement merdé en insultant le peuple de Casamance. Ce vaillant peuple. Ce peuple de Aline Sitoé. Ce brave peuple qui ne tend jamais la main pour manger. Ce peuple malgré les inégalités sociales et économiques dont elle souffre depuis, survit à la sueur de son front. Tu ne l’as jamais connu certes. Mais ce peuple est digne. S’attaquer à Ousmane Sonko, défendre Macky Sall par ta répugnante plume trempée dans le sang de la haine et de la corruption au point d’insulter et de traîner dans la boue des hommes et des femmes de valeurs en les taxant de «combattants du MFDC venus de la Gambie» pour défendre Sonko et «repartis après en bus» suite à l’appel au calme du leader de Pastef, me paraît injuste et révulsant. Madiambal, je ne permettrais point de telles injures au peuple du Sénégal. Tu n’es pas un donneur de leçon dans ce pays. Tu as été radié de la fonction publique pour «manquements professionnels avec une kyrielle d’actes de chantage et d’extorsion de fonds» en tes qualités de greffier à l’époque. Mais tu n’as pas changé. Tu aurais, au mieux, fait mention honorable et raser les murs. Toutefois, devenu patron de presse, Madiambal, tu as voulu te venger de tous et chacun. A preuve, un article paru dans Le Quotidien « contre » les magistrats l’envoya en prison aux débuts des années 2000. Pourtant, tu n’auras récolté que le fruit de ton labeur. Aujourd’hui, ce que tu n’as pas eu avec Me Abdoulaye Wade, tu es en train de l’obtenir avec Macky Sall. C’est un droit et peut-être un privilège au nom de ton amitié avec le président de la République. Car il y a peu, tu as dit : «On ne choisit pas mes amis». Tu as raison. Et dans la vie, j’imagine, personne n’a choisi l’ami de l’autre. Seulement, l’amitié qui te lie à Macky Sall ne peut être une raison suffisante pour toi de souiller la digne Casamance au nom et pour le compte de « sauver » un pouvoir ou régime. Ce terroir qui a tant souffert ne mérite pas ce traitement notamment de la part d’un pseudo-journaliste arrivé par accident dans un métier noble et qui y affûte ses armes non conventionnelles à défaut. Tu ne sais pas ce que veut dire la guerre. Les gens de ma génération nés au début de ce conflit casamançais, en ont souffert. Ils ont marché des kilomètres pour s’inscrire dans une école. Ce sont des rescapés de la vie et de la crise. S’ils ont pu aller et rester à l’école, c’est au prix d’énormes sacrifices. Comme moi, ils ont vu des familles décimées et déchirées. Ils ont aussi vu des familles abandonner leurs terres de culture pour connaître l’asile, la pauvreté et…les violences sexuelles commises sur leurs enfants et mêmes leurs épouses. Ils ont abandonné leurs plantations et la forêt luxuriante qui les nourrissaient jadis. Ne remue pas le couteau dans la plaie. Sénégalais et journaliste, tu as le loisir de donner un point de vue sur l’affaire Ousmane Sonko. Mais fais-le au moins, dans le respect des règles élémentaires d’éthique et de déontologie de ta…profession. De grâce et je te le conjure. Madiambal, ne mêle pas le sort de Sonko à la Casamance dans cette affaire qui l’oppose à Adji Sarr. Ousmane Sonko est un homme politique. Il est Sénégalais comme toi et moi et au même titre que Macky Sall. Il ne représente pas la Casamance. Il n’est pas candidat de la Casamance pour diriger le Sénégal. S’il en était ainsi et comme tu le prétends, il aurait retrouvé (ses) frères en brousse, pris les armes et réclamé l’indépendance de la Casamance. Mais ce n’est point le cas à ce que je sache. S’il veut devenir président de la République du Sénégal en 2024, c’est à lui de travailler comme l’actuel chef de l’Etat que tu défends à raison, en a réussi la prouesse en un essai. Lui en serait à sa deuxième tentative. Mais que cela se fasse dans les urnes. Dans la paix. La cohésion sociale. Et le commun vouloir de vie commune.Je condamne toute violence pour accéder au pouvoir. Tout comme je regrette les événements sanglants de ces derniers jours. Mais défendre un camp, ne devrait pousser un quelconque citoyen sénégalais à verser dans la démesure, à provoquer la division, la haine ethnique et religieuse, régionaliste. Encore moins un journaliste. Ce métier du juste milieu. Devrais-je te le rappeler ? Mon cher confrère. Manquer de discernement (cette vertu que Dieu donna au prophète Salomon) et d’un minimum de bon sens, ne saurait justifier ta sortie chronico-médiatique avec une rubrique à la fois grandiloquente et loufoque : «Les lundis de Madiambal» comme si ce genre journalistique de ta part tant attendu dans un média sérieux, était éducatrice, inspiratrice et bien rédigée. Hélas. La taille me donne de la nausée. Quand il m’arrive de m’efforcer à te lire, j’ai bien du mal parfois à suivre le fil de ton raisonnement. J’avoue. Et je ne retire rien alors rien du tout de ce que j’avance. Dans un journal sérieux appartenant à autrui et pour lequel tu serais un reporter, un Chef de Desk, un Rédacteur en Chef…,certaines éditions de tes pompeux «Lundis de Madiambal», n’auraient pas été publiées. Mais comme on dit : qui paie commande. Je comprends. Tu es dans ton rôle. Celui de patron de presse qui défend ses intérêts surtout en ce temps de pandémie où des pots de vins venus de nulle part et reçus pendant que l’on lève, nuitamment, le coude à souhait, peut conduire à tous les excès tant que l’on doit être dans les bonnes grâces du prince. Tel un faux berger qui prive ses jeunes confrères du lait de ce beau et noble métier, j’ai perdu toute considération et respect en ta petite personne. Diantre ! Mais qu’est-ce qu’un jeune journaliste comme moi pouvait-il attendre de mieux ou plus d’une dame de compagnie devenue dame pipi, que ce qu’elle n’a de plus chère (plume) à donner. «Les événements qui marquent la vie d’une Nation, tuent les meilleurs fils de ce pays. Mais ce sont les plus insignifiants de ses enfants qui les créent», disait Thomas Sankara.
Gaston MANSALY
Journaliste