Capitaine Dièye : « Si on ne fait pas attention, on va basculer dans 20 ans de guerre civile »
Capitaine Dièye : « Si on ne fait pas attention, on va basculer dans 20 ans de guerre civile »
« Les populations ont envoyé des signaux de détresse mais personne ne les a écoutées. Les autorités ont manqué de lecture », commente Capitaine Mamadou Dièye qui analyse les dernières émeutes qui ont embrasé le pays au début du mois de mars.
En effet, « Cette situation était prévisible », campe d’emblée l’ancien officier qui a quitté les rangs de l’armée. A l’en croire, « Il y a trois camps au Sénégal : ceux qui sont avec Ousmane Sonko, ceux qui sont contre Ousmane Sonko et ceux qui sont déçus de leurs autorités et qui ont profité de cette situation » de chaos, éclaire l’invité de MNF sur 7Tv.
« On a frôlé le pire, on est en danger actuellement au Sénégal, le président de la république est en danger », insiste Mamadou Dièye, qui met en garde le pouvoir contre toute infiltration extérieure telle que théorisé par Antoine Diome dans son discours sur ces forces occultes qui chercheraient à déstabiliser le Sénégal. « Le ministre de l’Intérieur a parlé de forces occultes, mais les Sénégalais n’ont pas fait une bonne lecture de son message. On (les Sénégalais : ndlr) a plus un problème avec la personne d’Antoine Diome qu’avec le discours qu’il a tenu. Ce n’est pas lui qui est élu par les Sénégalais, mais il parle pour l’autorité de l’État, sa posture est celle de l’État ».
Mieux : « Le ministre de l’Intérieur n’est pas dans l’information, il est dans le renseignement. Ces forces obscures dont il parle sont une réalité. Elles opèrent différemment selon les pays. Elles sont présentes au Sénégal, elles vivent avec nous et ont observé la typologie de notre pays, sur le plan social et religieux ».
Capitaine Dièye se montre alarmiste pour éviter au pays d’aller à la dérive: « Si cette situation se reproduit, l’armée va prendre le pouvoir. Mais avant que l’armée ne prenne le pouvoir, les forces de défense vont s’entretuer entre elles ».
Par conséquent, conseille-t-il : « Le président doit faire très attention. Le chef de l’État doit tout laisser tomber et encore appeler à l’apaisement pour éviter au Sénégal un embrasement », insiste encore l’ancien militaire appelant à la libération de tous les détenus politiques.
« Si on ne fait pas attention, on va basculer dans 20 ans de guerre civile »