Chronique : Les défis de Doomú Ndiaffate; La jeunesse ndiaffatoise face aux attentes de la localité(poste 3)
Post 3 : La jeunesse ndiaffatoise face aux attentes de la localité
Pour y arriver, nous devons nous proposer la bienveillance. Car, elle est une arme puissante et transformatrice. Cependant, c’est quoi être bienveillant ? Elle est une motivation à respecter son prochain et agir pour son bien. La bienveillance consiste, selon Catherine Gueguen : « à porter sur autrui un regard aimant, compréhensif, sans jugement, en souhaitant qu’il se sente bien, et en y veillant ». Donc, elle est la disposition affective d’une volonté qui vise le bien et le bonheur d’autrui. Le terme est calqué sur le latin benevolens qui par la suite, a donné le doublet lexical bénévolence. Soyons bénévoles et faisons du bénévolat pour notre cher Ndiaffate. Ainsi, « se montrer bienveillant », c’est veiller à ce que les autres aillent bien. « C’est cette capacité à prendre en compte et à honorer les besoins des êtres humains avec une absence naturelle de jugement négatif », résume Boris Amiot.
La bienveillance implique, d’autres qualités comme le respect, la gentillesse, la générosité, l’écoute ou encore l’indulgence. C’est une qualité humaine on dirait « innée », mais elle est à cultiver aussi et révéler tout au long de notre vie.
Par ailleurs, elle est un « Don » chez les Doomú Ndiaffate, fruit de la solidarité devenue un héritage pour notre communauté. Nous, jeunes ndiaffatois, nous devons perpétuer cet héritage. Cette action par le dépassement de « soi » veut que nous brisons les préjugés et nous cassons les codes (de la société) ; nous dépassons les contingences de nos différents et sublimons notre diversité. Que nous soyons aussi pionniers ! Ce qui est souvent corollaire au « Don de soi ». De ce fait, agir devient une foi aveugle, qui n’écoute pas ceux qui n’agissent pas, ne font rien, et nous découragent. Sachant que l’Université sénégalaise est un milieu hostile, démotivant pour ses étudiants, car le social et la pédagogie ne répondent pas aux attentes de ses résidents, surtout si on vient des zones rurales. Donc, seul le vivre ensemble animé par l’esprit de bienveillance entre sœurs et frères de contrée pourront nous permettre d’arriver au bout de nos rêves. Agir, bouger, prendre des initiatives dans la solidarité et fraternité peuvent être bénéfiques à toute la jeunesse, quelles que soient notre appartenance religieuse et politique.
Quelles que soient les circonstances, nous devons éviter d’être comme des moutons de Panurge. Ne pas toujours suivre tout le temps, les sentiers battus, le chemin tracé par les aînés pour qui nous militons souvent. Suivons l’exemple d’Alexandra David-Neel : « A ceux qui lui disaient, qu’il n’y avait pas de chemin pour aller à Lhassa », elle répondait que « s’il y a la volonté, il y a le chemin ». C’est bien cela dont nous avons besoin, nous fils de Ndiaffate. Ainsi, il ne s’agit pas de réaliser un exploit (même si c’est toujours possible envers soi-même), mais de ne ne jamais abandonner, de faire un pas. Et nous devons inspirer d’autres personnes pour qu’ils refusent l’inaction. En effet, l’attention, la compassion, le sens de l’écoute font toujours du bien à ceux qui en ont besoin. Toutefois, il est des comportements que nous devons bannir, nous citerons : le non-respect de l’institution, des anciens, l’incivisme ; être désagréable ou s’énerver avec ses amis, ses proches, sa famille, etc.
Confucius aurait dit : « Que le prince cultive les vertus et le peuple viendra à lui en masse, avec le peuple viendront les terres, avec les terres la richesse. Cette richesse sera le bénéfice de la rectitude du prince. Vertu est racine, richesse est moisson ». Et encore « Jamais on ne vit de prince bienveillant, monarque d’un peuple qui n’aime pas la vertu ». Il en rajoute que « La bienveillance, dit-il avec Confucius, fait l’homme ». Mais il faut être bienveillant envers soi-même pour l’être avec les autres. Voilà l’un des défis qui nous attendent, nous les filles et fils de Ndiaffate. Ainsi, nous serons une jeunesse modèle, exemplaire et inspiratrice pour les autres générations.
Etre bienveillant, c’est vouloir et faire du bien aux autres sans rien attendre en retour. Sommes-nous tous capables d’être bienveillants ? Existe-t-il des freins à cela ? Bien sûr ! L’égoïsme, notre égo, le jugement, la comparaison et la non-acceptation de ses propres faiblesses sont autant de freins à la bienveillance. Porter un jugement sur une personne n’est pas compatible avec le fait d’accepter l’autre tel qu’il est et le désir d’aider autrui à devenir meilleur. En outre, vouloir sans cesse se comparer aux uns et aux autres empêche notre capacité naturelle d’entraide et de solidarité de se révéler. Alors que seule l’Union des cœurs et la Synergie de nos efforts peuvent booster notre commune.
On ne peut pas être bienveillant envers les autres si on ne l’est pas envers soi-même. Quand on n’écoute pas ses propres besoins, il devient difficile d’écouter ceux des autres. Mais c’est quoi exactement être bienveillant envers soi-même ? C’est s’accepter tel que l’on est, avec ses forces et ses faiblesses. Si on a une bonne estime de soi-même et qu’on sait ce dont on a besoin pour aller de l’avant, arriver au bout de ses rêves ; être heureux, on ne peut qu’être bienveillant envers les autres. Mais ce cheminement n’est pas évident pour tout le monde, car personne ne nous l’a appris, fait remarquer le spécialiste. Fort de ce constat, pour certaines personnes, ne pas montrer notre vulnérabilité et toujours faire ce que les autres attendent de nous, est une force électrique. Mais en réalité, la vraie force, c’est connaître ses failles et respecter ses besoins, pour être capable de faire de même avec les gens qui nous entourent, mais surtout pour pouvoir solliciter leur soutien, assistance, réconfort, etc. Du coup, nous pourront cultiver la bienveillance, moteur de notre épanouissement collectif.
Observer ce qui se passe en nous et prendre du recul, cela consiste à faire un état de lieux de tout ce qui se passe dans sa vie pour mieux en prendre conscience. Etre conscients que « Ndiaffate sera ce que nous ferons de lui ». Prendre soin de soi, quitte à déplaire, autrement dit s’assumer. On ne peut pas toujours dire d’accord par peur de décevoir, au risque de perdre sa dignité, se dépersonnaliser. Nous devons toujours agir en conformité avec nous-même, mais surtout avec notre code d’honneur social.
Les autres peuvent le comprendre. Agir selon ses principes peut paraître pour certains de l’égoïsme. Nonobstant, ce n’est pas de l’égoïsme, c’est être à l’écoute de ses propres idéologies, ses ambitions, en gardant, pensant à ses prochains. Fort de cela, pour ne pas être emporté par la marée politique-politicienne, chacun de nous doit pouvoir identifier ce qui est bon ou pas pour son bien-être, ses compétences et souhaits, sans oublier le pourcentage de la communauté ndiaffatoise, dont nous sommes les ambassadeurs.
Nous pourrons affirmer notre personnalité et être dans le respect et l’empathie avec les autres jeunes de la commune, en réalisant nos rêves et envies sans être en déphasage avec nos consœurs et confrères.
Disons-nous que nous sommes ce que Ndiaffate a de plus chère. « On récolte ce que l’on sème. Les bienfaits de la bienveillance, c’est la bienveillance en retour », disait Boris Amiot. Aimons-nous, assistons-nous, les uns, les autres. Faisons de notre structure des vitrines pour promouvoir nos valeurs jeunes, comme Doomú Ndiaffate. Ecartons de la politique politicienne de notre chemin. Malgré nos ambitions personnelles, nous devons œuvrer pour l’intérêt de la population ndiaffatoise. Nous pouvons nous rivaliser, mais misons sur la rivalité saine. Celle qui pousse à se dépasser, tout en souhaitant à tous les jeunes le bien, le bonheur, la réussite dans leur entreprise sociales. Vive la Jeunesse Ndiaffatoise !
Ibn Bachir NDAO, auteur et professseur de Lettres Modernes au Lycée de Vélingara Ferlo.